--> Cours ISN n°5
Introduction aux réseaux informatiques
Ce cours reproduit en grande partie des extraits du livre blanc de Michèle Germain © Forum ATENA 2012 – Introduction aux réseaux (Licence Creative Commons) publié sur le site forum ATENA.
Les parties écrites en rouge sont des ajouts et ne font pas partie du document original. Introduction Rappels historiques Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le développement de l'informatique a conduit à numériser un grand nombre d'informations. La transmission de ces informations par des supports physiques (cartes perforées, bandes magnétiques, disquettes, etc...) a vite trouvé sa limite et il a fallu envisager un autre mode d'échanges des données. Les échanges entre deux équipements (ordinateurs par exemple) sont rendus possibles par des transmissions série (protocole RS232) mais demeurent restrictives. L'échange entre plusieurs postes simultanément étant le réel besoin.
Pour transmettre des données d'un immeuble à l'autre, d'une ville à une autre ou d'un pays à l'autre, seules les liaisons téléphoniques existaient, d'où l'idée d'utiliser ces lignes électriques pour véhiculer des signaux numériques (succession de 0 et de 1 logiques) modulés.

En 1958, le premier appareil capable de faire cette modulation voit le jour. On l'appelle MODEM (Modulateur-Démodulateur). A partir de là, la communication entre les ordinateurs sur de longues distances devient possible dès lors qu'un standard de communication est défini.
Qu'est-ce qu'un réseau de télécommunication ? Un réseau est un ensemble de ressources matériels et logiciels constitué d’éléments interconnectés, qui permet à des machines d’échanger des informations.
Les éléments raccordées sont des machines délivrant des informations (serveurs) ou bien des machines qui reçoivent ou émettent des informations (terminaux), telles que ordinateurs et des périphériques, par exemple des terminaux bureautiques (imprimantes, scanners...), des terminaux industriels (lecteurs de codes-barres, capteurs, contacts télécommandés...), des terminaux téléphoniques, etc.
Un réseau peut également être constitué d’un ensemble de réseaux interconnecté, comme c’est le cas d’Internet.
Le réseau est organisé sur une infrastructure de communication filaire ou radio sur laquelle vont circuler divers flux d’information : données informatiques, phonie, vidéo, commandes à distance, acquisition de données par capteurs, etc. Un réseau est public ou privé, mais appartient toujours à une entité. Topologie des réseaux Sur un réseau, transite l’information échangée par les équipements raccordés et qui peut être constituée de données informatiques, d’images, de sons, de signaux de télécommandes, etc. Selon leur dimension, les réseaux sont classés en quatre catégories : Les standards Les architectures de réseau et leurs interfaces sont normalisés de façon à garantir l’interopérabilité sur un même réseau d’appareils issus de divers constructeurs.
Il existe un certain nombre d’organismes de standardisation chargés de l’élaboration des standards (ou normes) et de leur évolution. Citons l’IEEE, l’ETSI, l’UIT, etc.
En marge de ces organismes, il existe des forums qui rassemblent des industriels et des utilisateurs et qui éditent des RFC (Request For Comments) qui après approbation ont valeur de standard. Un forum très présent dans le monde des réseaux est l’IETF.
Certains standards sont produits par des groupes de travail auxquels contribuent plusieurs organismes de standardisation, comme le 3GPP. Quelques définitions Constitution d'un réseau Architecture des réseaux Comme nous l’avons vu ci-dessus, le réseau met en relation des équipements divers, que nous désignons sous le terme générique de machines.
Le raccordement peut être point à point, une machine donnée n’en raccordant qu’une seule, ou point à multipoint, une machine donnée étant raccordée à plusieurs autres.
Pour faire communiquer deux machines, la solution triviale consiste à avoir un lien direct entre elles deux. Mais il est aussi possible de passer par une machine tierce, que l’on appellera point de transit, pour faire communiquer deux machines qui n’ont pas de lien direct mais sont toutes deux raccordées à une autre qui va assurer la fonction de transit. Il peut bien sûr y avoir plusieurs transits en cascade entre les deux machines terminales.
La fonction qui permet de définir un chemin entre des machines engagées dans une même transaction s’appelle le routage.
  1. La liaison point à point
  2. C’est la forme la plus rudimentaire du réseau qui ne relie que deux machines.
  3. Le réseau maillé
  4. Le réseau sur support unique
  5. Ces architectures ont en commun la finalité de réduire le câblage. Au lieu de tirer des fils entre machines, on va ici tirer un fil unique sur lequel vont se raccorder toutes les machines.
    L’envers de la médaille est qu’une seule machine peut émettre à la fois, sinon tout se mélangerait. Par conséquent ces structures seront plutôt utilisées pour des structures petites et moyennes, de type PAN ou LAN.
    Il résulte de ceci que le débit maximal du réseau est partagé par les différentes machines, contrairement au modèle maillé où chacune des liaisons du maillage dispose de l’intégralité de celui-ci.
L'infrastructure Le cœur de réseau intègre les liaisons entre les machines, en d’autres termes, le support de transmission, et les équipements de routage. On utilise aussi les termes dorsale, ou backbone. Nous allons ici nous intéresser aux liaisons.
  1. Liaisons filaires
    Ce sont les plus fréquentes. Les premiers réseaux utilisaient des câbles coaxiaux, lourds, peu maniables et chers. Ils se composent d’un conducteur central entouré d’un isolant, lui-même entouré d’une gaine conductrice de blindage et le tout sous gaine protectrice.
    Cable coaxial
    Le coaxial a peu à peu été remplacé par la paire torsadée, blindée ou non blindée, plus économique. Le problème des deux fils est qu’ils induisent de la diaphonie que l’on peut réduire par le torsadage : plus il est serré, plus il est efficace. L’ensemble est mis sous gaine et peut inclure plusieurs paires torsadées deux à deux.
    C’est à l’heure actuelle le support le plus utilisé.
    Paires torsadées
    La fibre optique est à présent le « nec plus ultra » en matière de support de transmission. Il s’agit d’un mince fil de verre sur lequel l’information est transmise sous forme optique. Elle présente une très faible atténuation permettant des débits élevés sur de grandes distances. Du fait qu’elle transporte de la lumière et non de l’électricité elle présente une immunité native aux perturbations de nature électromagnétique. Envers de la médaille... elle est encore très chère.
    Fibre optique
  2. Liaisons sans fil
    En marge des réseaux filaires on trouve les réseaux radio sans fil, autonomes ou complémentaires d’un réseau filaire.
    Le réseau filaire peut satisfaire des besoins divers, tout d’abord quand il s’agit de raccorder des terminaux sans fil. On a dans ce cas des prolongations radio d’un réseau filaire sous forme de liaisons radio point à point, par exemple pour raccorder une imprimante ou un clavier.
    Un autre cas est celui d’un réseau ou sous réseau à part entière qui va accueillir des ordinateurs nomades ou des smartphones. C’est le cas du hot-spot qui offre un service semi-public à des usagers nomades ou celui d’une entreprise ou d’un hôtel qui propose un accès réseau à ses visiteurs.
    Un autre cas où l’infrastructure radio se justifie est lorsqu’il y a des difficultés matérielles pour câbler les bâtiments, notamment dans des bâtiments classés.
    Un dernier cas est pour couvrir une zone extérieure aux bâtiments, parking, campus, etc.
    Il existe différentes techniques de liaisons radio :
Transmission dans les réseaux Le modèle en couches
  1. Entités transportées
    Lorsqu’un ordinateur désire envoyer une information à un autre, il ne va pas tout envoyer en une seule fois, surtout si ce qu’il a à envoyer est gros. Ce serait irréaliste car la liaison serait réservée exclusivement pendant un temps plus ou moins long à une transaction unique et une panne ou une erreur nécessiterait de reprendre toute la transaction dès le début.
    Aussi, les mécanismes de transmission de données vont-ils procéder à un découpage de l’information à transporter.
    Au départ, on a le message. C’est ce qu’on veut transmettre, tout petit ou bien énorme. C’est par exemple un fichier, une image, une vidéo...
    Ce message est subdivisé en paquets dont le processus d’envoi est supervisé de bout en bout. Contrairement au message qui peut être très gros, le paquet est de taille raisonnable et fixe. Des paquets appartenant à des messages différents pourront s’entrelacer sur une même liaison, permettant ainsi plusieurs transactions simultanées. C’est comme sur le tapis de l’aéroport où vos bagages ne sont pas livrés tous ensemble, mais sont mélangés avec ceux des autres passagers.
    Le paquet est lui-même subdivisé en trames de longueur fixe dont la supervision se fait entre deux machines en vis à vis (c'est-à-dire liées directement sans transit).
    Découpage d'un message
  2. Le modèle OSI
L'ensemble des protocoles utilisés pour le transfert des données sur Internet ne correspond pas exactement au modèle OSI que nous venons d'étudier. Le modèle Internet, basé sur l'ensemble de protocoles appelé TCP/IP, a été créé afin de répondre à un problème pratique, alors que le modèle OSI correspond à une approche plus théorique, et a été développé plus tôt dans l'histoire des réseaux. Le modèle OSI est donc plus facile à comprendre, mais le modèle TCP/IP est le plus utilisé en pratique. Les mécanismes de la transmission de données
  1. L'adressage
  2. Lorsque vous envoyez une lettre... ou un email, vous désignez le destinataire par une adresse. C’est la même chose en transmission de données, sauf que dans ce cas nous aurons à gérer diverses adresses.
  3. Le routage
  4. Lorsque vous partez en vacances, vous prenez une carte routière pour déterminer l’itinéraire, la route, que vous allez emprunter... ou vous laissez votre GPS le faire pour vous. En route, vous pouvez rencontrer des obstacles (route barrée, bouchon...) qui vous contraignent à modifier votre itinéraire.
    Il en est de même avec les réseaux.
    Le routage détermine le chemin que les paquets vont suivre dans le réseau (voire entre plusieurs réseaux) pour qu’une machine émettrice puisse atteindre une machine destinataire.
    Comme sur la route, le réseau n’est pas infaillible. Il peut se produire des ruptures de liens ou des engorgements. Ceci va donner lieu à des routages de débordement qui, selon la nature du réseau, peuvent être prédéfinis (comme les panneaux de déviation placés sur les routes) ou déterminés au coup par coup par auto reconfiguration (comme votre GPS dès que vous vous écartez de l’itinéraire affiché).
    On définit ainsi deux types de routages :
  5. La commutation
  6. La commutation est l’action qui permet d’établir une liaison physique ou virtuelle entre deux machines d’un réseau. Il existe deux grandes familles de commutation :
  7. Contraintes sur les messages transportés
Le mode client-serveur Dans un système d’information, les ordinateurs fonctionnent généralement en mode client-serveur au travers d’un réseau.
Ceci veut tout simplement dire qu’un ordinateur « serveur » reçoit des demandes d’autres ordinateurs « clients » et qu’en retour le serveur renvoie aux clients ce qu’ils ont demandé. Exactement comme lorsque vous demandez une limonade à un serveur au café du coin.
Pour corser un peu les choses, disons qu’un même ordinateur peut être à la fois client et serveur. Bien sûr dans ce cas il n’y a pas de réseau entre les deux, mais l’ordinateur supporte deux logiciels respectivement « client » et « serveur » qui communiquent au travers d’un protocole, exactement comme s’ils étaient sur deux ordinateurs différents.