Terminale ∼ Spécialité mathématique Combinatoire et dénombrementFactorielle d'un entier et triangle de PascalFactorielle d'un entier
Soit n un entier naturel. On appelle factorielleden, le nombre entier noté n! qui est égale au produit de tous les entiers de 1 jusqu'à n, si n≥1, ou qui vaut 1 si n=0.0!=1. 5!=5×4×3×2×1=120.
Simplifier les expressions suivantes :
Les deux algorithmes ci-dessous permettent de calculer la factorielle de n'importe quel nombre entier.
Algorithme n°1
def facto(n):
f = 1
if n > 1:
for i in range(2,n+1):
f = f*i
return f
print(facto(5))
Algorithme n°2 récursif. Un algorithme récursif est un algorithme qui résout un problème en calculant des solutions à partir de versions plus petites du même problème. Il s'agit d'un concept fondamental en informatique.
def facto(n):
f = 1
if n > 1:
f = n*facto(n-1)
return f
print(facto(5))
Triangle de Pascal
Compléter le tableau suivant :
1
1
1
2
1
1
3
3
1
1
4
...
...
1
1
...
...
...
...
...
1
1
1
2
1
1
3
3
1
1
4
6
4
1
1
5
10
10
5
1
On complète les cases vides en additionnant le nombre de la case juste au dessus avec celui-ci de celle qui est
juste à gauche de cette dernière.
Le 6 est par exemple obtenu en additionnant les deux 3 qui sont juste au-dessus.
Ce tableau s'appelle "le triangle de Pascal".
Cardinal d'ensembles
Soit n un entier naturel et E un ensemble possèdant n éléments.
On dit alors que E est un ensemblefini et son nombre d'éléments est appelé cardinal de E. On le note card(E).
Soit C l'ensemble des codes à quatre chiffres et D l'ensemble des codes à quatre chiffres sans répétition (tous les chiffres du code sont distincts).
Déterminer card(C) et card(D).
Lorsqu'on compose un code à quatre chiffres on a dix choix pour chacun des chiffres. Ainsi, card(C)=10×10×10×10=104=10000.
Lorsque les quatre chiffres sont distincts on a 10 possibilités pour le premier chiffre, puis 9 pour le deuxième, 8 pour le troisième et 7 pour le quatrième. Ainsi :
card(D)=10×9×8×7=5040.
card(∅)=0.
Certains ensembles ne sont pas finis. Par exemple l'ensemble N des entiers naturels, l'intervalle [0;1[, etc.
On dit que deux ensembles A et B sont disjoints si A∩B=∅.
Soient A et B deux ensembles disjoints. On a alors :
card(A∪B)=card(A)+card(B).
Soit P l'ensemble des nombres premiers inférieurs à 30 et Q l'ensemble des multiples de 4 inférieurs à 30. On a :
card(P∪Q)=card(P)+card(Q)=10+7=17.
Soit n un entier naturel non nul, et A1, A2, …, An des ensembles finis, deux à deux disjoints. On a :
card(A1∪A2∪…∪An)=card(A1)+card(A2)+⋯+card(An).
On pourrait démontrer cette propriété par récurrence.
Un couple de deux éléments a et b d'un ensemble E est la donnée de ces deux éléments dans un ordre particulier. On le note (a;b).
Un triplet de trois éléments a, b et c d'un ensemble E est la donnée de ces trois éléments dans un ordre particulier. On le note (a;b;c).
Soit E=⟦0;9⟧. L'ensemble des couples de E est de cardinal de 100, car par exemple le couple (2;1) est différent du couple (1;2).
Soient A et B deux ensembles. Le produit cartésien de E et F, noté E×F, est l'ensemble des couples (e;f) avec e et f des éléments respectifs de E et F.
Soient E et F deux ensembles finis. On a :
card(E×F)=card(E)×card(F).
Soit E un semble de couleurs possibles pour un maillot. E={R;V;B}, pour rouge, vert et bleu.
Soit F l'ensemble des numéros possibles que peuvent porter ces maillots. F={1;2;3;4;5}.
L'ensemble des maillots possibles (couleurs + numéros) est :
E×F={(R;1) ;(R;2) ;(R;3) ;(R;4) ;(R;5) ; (V;1) ;(V;2) ;(V;3) ;(V;4) ;(V;5) ;(B;1) ;(B;2) ;(B;3) ;(B;4) ;(B;5)}.
Son cardinal est de 3×5=15.
Soit n un entier naturel non nul, et A1, A2, …, An des ensembles finis. On a :
card(A1×A2×…×An)=card(A1)×card(A2)×⋯×card(An).
On note A2 l'ensemble A×A, ou encore A3 l'ensemble A×A×A etc.
k-uplets ∼ Parties d'un ensemble ∼ Arrangements ∼ Permutations
Soit A un ensemble fini et k un entier naturel non nul. On appelle k-uplet de A un élément de Ak.
Un mot formé de 8 lettres est un 8-uplet de l'alphabet.
Soit k∈N. Si A est un ensemble fini de cardinal n, alors en appliquant la formule du cardinal d'un produit cartésien, il existe nkk-uplet de A.
En effet, card(Ek)=card(E×⋯×E)=card(E)×⋯×card(E)=n×⋯×n=nk.
Une partie d'un ensemble E est un ensembleforméd'éléments de E.
Pour E={a;b;c} les parties de E sont :
∅,{a}, {b}, {c},{a;b}, {a;c}, {b;c},{a;b;c}.
Le nombre de parties de E est ici de 8.
Soit E un ensemble fini de cardinal n∈N. Le nombre de parties de E est de 2n.Preuve
On note e1, e2, …, en les éléments de E.
On associe à chaque partie P de E un unique n -uplet de l'ensemble {0;1} de la manière suivante : pour tout entier i entre 1 et n, on note 1 si
ei est dans Pet 0 sinon. Par exemple, on associe à {e1,e5} le n-uplet {1;0;0;0;1;0;…;0}.
Ainsi, le nombre de parties de E est égal au nombre de n -upletsde l'ensemble{0;1},c'est-à-dire 2n.
Soient A un ensemble non vide de cardinal n et k un entier naturel inférieur ou égal à n.
Un arrangement de k éléments de A est un k-uplet d'éléments distincts de A.
Si A={a;b;c;d} alors (a;c;d) et (d;a;b) sont des arrangements de trois éléments de A.
Par contre (a;b;b)n'est pas un arrangement d'éléments de A.
Soient A un ensemble fini non vide à n elements et k un entier naturel tel que k≤n.
Le nombre de k-arrangements de A est égal à :
Ank=n×(n−1)×⋯×(n−k+1)=(n−k)!n!.Preuve
Pour construire un k-uplet de A, on a n choix pour le premier élément, puis n−1 choix pour le deuxième, etc, jusqu'à n−k+1 choix pour le k-ième élément.
Ainsi, le nombre d'arrangement de k éléments de A est : n×(n−1)×⋯×(n−k+1)=(n−k)!n!.
Soit A un ensemble fini non vide de cardinal n.
Une permutation de A est un n-uplet d'éléments distincts de A.
Si A={1;2;3}, les permutations de A sont (1;2;3),(1;3;2),(2;1;3),(2;3;1),(3;1;2)et(3;2;1).
Le nombre de permutations sur un ensemble de cardinal est de n!.Preuve
D'après la propriété précédente, une permutation étant un arrangement de n éléments sur un ensemble de n éléments, leur nombre est de :
Ann=(n−n)!n!=0!n!=n!.
Combinaisons d'un ensemble fini
Soit A un ensemble fini de cardinal n et k un entier naturel tel que k≤n.
Une combinaison de k éléments de A est une partie de Ade cardinal k.
Le nombre de combinaisons de k éléments parmi nest noté(kn).
Dans une combinaison il n'y a pas de notion d'ordre.
Par exemple les combinaisons de deux éléments de E={a;b;c} sont : {a;b},{a;c}et{b;c}.
On remarque donc que (23)=3.
On peut d'ailleurs voir que (03)=1, l'ensemble vide étant la seule partie d'un ensemble ne possédant aucun élément.
Soient n et k deux entiers naturels tels que k≤n. Le nombre de combinaisons de k éléments d'un ensemble de cardinal n vérifie :
(kn)=k!(n−k)!n!.Preuve
Dans un ensemble de n éléments il y a (n−k)!n! arrangements de k éléments (ou k-uplets sans répétition).
Or, dans un k-uplet l'ordre compte. Cependant il y a k! façons de permuter k éléments. Donc on peut regrouper les k-uplet par paquets de k! pour ne les compter qu'une seule fois
pour correspondre à une combinaison (puisque pour une combinaison l'ordre ne compte pas).
Ainsi, le nombre de combinaison de k éléments parmi n vérifie : (kn)=k!Ank=(n−k)!n!×k!1=k!(n−k)!n!.
Déterminer :
si n≥2, (2n)=2!(n−2)!n!=2(n−2)!n×(n−1)×(n−2)!=2n(n−1).
Soient n et k deux entiers naturels tels que k≤n. On a alors :
(kn)=(n−kn).Preuve
(n−kn)=(n−k)!(n−(n−k))!n!=(n−k)!k!n!=(kn).
Soient n et k deux entiers naturels tels que 1≤k≤n−1. On a alors :
(kn)=(k−1n−1)+(kn−1).Preuve n°1
(k−1n−1)+(kn−1)
=
(k−1)!(n−1−(k−1))!(n−1)!+k!(n−1−k)!(n−1)!
=
(k−1)!(n−k)!(n−1)!+k!(n−1−k)!(n−1)!.
On remarque alors que :
k!=(k−1)!×k,
(n−k)!=(n−k)×(n−1−k)!.
Le dénominateur commun dans (k−1)!(n−k)!(n−1)!+k!(n−1−k)!(n−1)! est donc k!(n−k)!.
Il faut donc :
multiplier le numérateur et le dénominateur de (k−1)!(n−k)!(n−1)! par k,
multiplier le numérateur et le dénominateur de k!(n−1−k)!(n−1)! par (n−k).
On a alors :
(k−1n−1)+(kn−1)
=
(k−1)!(n−k)!(n−1)!+k!(n−1−k)!(n−1)!
=
k(k−1)!(n−k)!k(n−1)!+k!(n−1−k)!(n−k)(n−k)(n−1)!
=
k!(n−k)!k(n−1)!+k!(n−k)!(n−k)(n−1)!
=
k!(n−k)!k(n−1)!+(n−k)(n−1)!
=
k!(n−k)!k(n−1)!+n(n−1)!−k(n−1)!
=
k!(n−k)!n(n−1)!
=
k!(n−k)!n!
=
(kn).
Preuve n°2
Soit E un ensemble de cardinal n et soit a un élément de E. On définit les ensembles suivants :
A l’ensemble des parties de E à k éléments,
B l'ensemble des parties à k éléments de E contenant a,
C l’ensemble des parties à k éléments de E ne contenant pas a.
Le cardinal de A est (kn).
L'ensemble B contenant a pour le construire il faut donc choisir k−1 éléments (puisqu'on a est déjà choisi) parmi les n−1 restants (tous les éléments de Esauf a). Le cardinal de B est donc (k−1n−1).
De même, pour construire C il nous faut choisir k éléments parmi n−1 (tous les éléments de E sauf a). Son cardinal est donc (kn−1).
Remarquons que B et C sont disjoints (c'est-à-dire B∩C=∅).
Par ailleurs une partie à k éléments de E, contient aoune le contient pas. Ainsi : A=B∪C et :
card(A)
=
card(B)+card(C)
(kn)
=
(k−1n−1)+(kn−1).
Cette formule justifie la construction du triangle de Pascal.
Pour tout entier n :
k=0∑n(kn)=2n.Preuve.
Soit E un ensemble de cardinal n.
Pour tout entier k inférieur à n, le nombre (kn) correspond au nombre de parties de E possédant k éléments.
Ainsi, la somme k=0∑n(kn) correspond au nombre de parties de E possédant aucun élémentplusle nombre de parties de E possédant un élément,plus le nombre de parties à deux éléments,etc. jusqu'au nombre de parties ànéléments.Cette somme vaut doncle nombre total de parties de E,soit2n.
Illustration dans le cas où n=3.
On note E={e1;e2;e3} un ensemble à trois éléments.
Pour déterminer l'ensemble des parties de E on peut parcourir l'arbre ci-dessous, la notation e1 voulant dire que l'on ne choisit pas l'élément e1 :
Il y a 23=8 chemins possibles dans cet arbre qui sont respectivement :
{e1;e2;e3} {e1;e2;e3}={e1;e2} {e1;e2;e3}={e1;e3} {e1;e2;e3}={e1} {e1;e2;e3}={e2;e3} {e1;e2;e3}={e2} {e1;e2;e3}={e3} {e1;e2;e3}=∅
Il y a (03)=1 partie à 0 élément qui est : ∅.
Il y a (13)=3 parties à 1 élément qui sont : {e1}, {e2} et {e3}.
Il y a (23)=3 parties à 2 éléments qui sont : {e1;e2}, {e1;e3} et {e2;e3}.
Il y a (33)=1 parties à 3 éléments qui est : {e1;e2;e3}.
Dans cette illustration nous avons bien : (03)+(13)+(23)+(33)=23.
Dans la démonstration on a généralisé cet exemple à un arbre contenant 2n chemins possibles en rassemblant les chemins par nombres d'éléments.